La bibliothèque de Sébastien

J'ai choisi de vous faire partager mes lectures du moment.

 

Notre usine est un roman

 

usine-romanPeut être mon Livre de l'Année 2010. Je l'avais acheté à Blois (chez Labbé of course) avant de partir, et je suis bien content de l'avoir pris dans le container !

 

D'abord, ce livre est une commande de l'association des anciens de l'usine SANOFI-AVENTIS de Romainville, en banlieue parisienne, qui souhaitait laisser un témoignage d'un temps où les usines s'appelaient des "usines" et non des "sites" ou des "pôles".

Ces salariés ont voulu raconter leur histoire collective du milieu des années 60 à nos jours, et ont donc confié leurs témoignages à un écrivain qui a conçu le livre comme un roman.


Ecrit comme une chronique, entre 1968 et 1998, ce roman suit les trajectoires des personnages, - Mathilde, Dino, Yann, Marianne, Isabelle, Pierre, Gisèle et Nadine, Marie-Laure…- ouvriers, cadres, techniciens, chercheurs, qui en forment la trame, à la fois chronique d’un site industriel et roman choral, récit intimiste et épopée contemporaine. Leur parcours dessine un demi-siècle d’histoire : celles des conditions du travail héritées du paternalisme, de l’occupation de l’usine en mai 68, de l’élection de François Mitterrand, de la vie syndicale au quotidien, du féminisme, des fractures au sein du mouvement ouvrier.

 

A lire absolument ! Merci à Pierre-Edouard pour ce bon plan.

 

 

 

La vie en spirale

 

 

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Abasse NDIONE est un maître du polar au Sénégal. Je l'ai découvert dans l'émission La Grande Bibliothèque - spécial DAKAR sur TV5, vue avant notre départ au pays de la téranga.

 

Son récit fait plonger le lecteur dans le trafic de yamba, le chanvre indien, où interviennent des jeunes désoeuvrés et des flics corrompus. 

 

Infirmier de formation, Abasse NDIONE vit à Rufisque, au sud de la baie de Hann ;-)

 

La Vie en spirale est son premier roman. Un succès qui lui a ouvert les portes de la maison Gallimard, qui le publie depuis.

 

 

 

 

 

 

 

Le Roi de Kahel
 
Définitivement, le livre de l'Année pour moi ! Génial, du début à la fin.

Amel en a déjà parlé (voir sa page). Lisez aussi l'excellente critique de Fabien Maullon,dans son blog spécialisé sur les littératures d'Afrique, Encres noires : http://encresnoires.blogspot.com. Une histoire vraie, c'est ça qui est le plus fou. Comment un homme de la fin du XIXème siècle, contemporain de Faidherbe (Gouverneur du Sénégal), Gambetta... a essayé d'entreprendre par passion, goût de l'aventure et aussi recherche de profit, la conquête de façon pacifique d'une terre d'Afrique de l'ouest. Tierno Monénembo, guinéen, mérite son Renaudot 2008. Aimé Olivier-de-Sanderval a essayé, mais échoué, n'étant pas en phase avec la politique coloniale développée sous la IIIème République, après la défaite de 1870. Les Français, plus que les Peuls, ont eu raison de son opiniatreté. Un quartier porte toujours son nom à Conakry (Sandervalia). Tel qu'il le conte, le Fouta Djalon, en Guinée semble sublime. Cette terre reste le chateau d'eau d'Afrique de l'Ouest. Nous espérons l'approcher au printemps prochain en allant visiter le pays bédik, au delà de Kédougou, à l'extrème sud est du Sénégal.



La malédiction d'Edgar


J'avais oublié celui-ci. Lu cet été. Romanesque, incroyable, mais vrai. La vie romancée de celui qui fut patron du FBI de 1924 jusqu'à sa mort en 1972 , servant ainsi sous huits présidents US, de Calvin Coolidge à Nixon.
Un bon bouquin qui fait replonger le lecteur dans les petits potins de la grande Histoire.










Le pays où l'on arrive jamais


L'hivernage m'ayant ramolli le cerveau, j'ai mis du temps à finir ce bouquin.

Je confesse à mes compatriotes que j'ai attendu 30 ans, et surtout d'être à mille lieux du pays natal pour lire ce classique de la littérature ardennaise.

André Dhotel emmène son lecteur dans les Bermudes, et dans la région d'Anvers,... déroutant alors que j''étais persuadé que toute l'action se situerait dans le bois des Manises ou du Malgré-Tout. 





A las cinco de la tarde

Parce que la vie sans polars ne serait pas marrante, et qu'un été sans polar marseillais, c'est carrément pas possible, voici A las cinco de la tarde.

« Parisien ! presque une offense. Mais Cavalier ne releva pas. Bien qu’Aveyronnais, il portait la marque de fabrique du « 36 Quai des Orfèvres », la police judiciaire parisienne où il venait de passer plus de dix ans. Et aux yeux des Marseillais, il resterait un Parisien. C'était ainsi. il n’y avait rien qu'il puisse faire contre ça ».

Les voyous et les flics, les flics et les voyous... Qui sont les plus pourris, qui sont les moins recommandables, ce n'est pas Cavalier qui tranchera. L'inspecteur est fatigué de courir après des ombres, fatigué de l'ambiance de Marseille où il a été nommé, « la moiteur, la pulsion même de la ville, trop de gens y courent après un rêve de grandeur perdue ».


Pourtant c'est bien lui qui va plonger les mains dans le cambouis, c'est bien lui qui va comprendre comment tourne la machine marseillaise, c'est bien lui qui va trancher entre les Moretti, les Murciano, les Graziani, les flics et les voyous, les voyous et les flics.

 

Je ne peux que vous recommander cet éditeur encore très confidentiel, l'Ecailler du Sud. Si vous ne trouvez pas leurs livres dans votre librairie, changez de crémerie !

L'Écailler est une maison d'édition marseillaise fondée en 2000 sous le nom d’Écailler du Sud (polars marseillais, etc.).  Elle a publié de nombreux auteurs du Sud de la France avant de se diversifier, avec la création de l'Écailler du Nord et la mise en place de nouvelles collections : Overlitterature, L'AtiNoir...

 

Pour aller plus loin :
- le site de l'Ecailler : cliquer ici



Le Roman d'un Spahi

Pour moi qui suis fan de Pierre LOTI, il est évident que le séjour au Sénégal allait être l'occasion de lire son Roman d'un Spahi. Si Pierre Loti / Julien Viaud est surtout connu pour ses Pêcheurs d'Islande, ou ses amours d'extrême-orient (Aziyadé), beaucoup ignorent (et moi le premier) qu'il a également séjourné à Saint-Louis-du-Sénégal où il est affecté en 1873-1874, et qu'il en a tiré la sève pour son premier roman, paru en 1881.

Voici en gros l’histoire : “un jeune paysan des Cévennes, beau garçon ingénu, fierté de ses parents, promis depuis toujours à sa chère cousine, s’engage dans les spahis. Il est envoyé au Sénégal où il découvre un monde aussi hostile qu’étrange. Après une première liaison avec une métisse, il s’entiche d’une jeune Africaine et s’établit avec elle, ce qui causera sa perte. Leur perte à tous les deux”.



A découvrir : nous vous recommandons la visite à Rochefort de la maison familiale de Pierre Loti / Julien Viaud, homme aux deux vies (le marin taciturne, l'écrivain à succès, fétard libertaire). Elle vaut le détour.

Pour aller plus loin :
- la biographie de Pierre Loti sur Wikipédia : cliquer ici
- un article positif sur l'ouvrrage et son auteur : cliquer ici
- un autre, critique : cliquer ici


Les bouts de bois de Dieu

Ce livre d'Ousmane Sembène est un grand classique de la littérature sénégalaise. d'abord par la personnalité de son auteur, très grand écrivain et cinéaste, récemment décédé. Mais surtout par la force de cet ouvrage.

Ce roman de 1960 tire son histoire de faits réels, à savoir le grand mouvement social qui a eu lieu en 1947 sur la ligne de chemin de fer Dakar-Thiès-Bamako. Nous sommes en pleine période coloniale. Les ouvriers entament une grêve dure et réclament les mêmes droits que les cheminots de la Métropole. Les femmes joueront un rôle majeur dans ce conflit.

Comme l'écrit si bien Fabien Mollon dans son blog, "s'’il est un écrivain en Afrique qui peut se rattacher à la grande tradition du roman social du XIXème siècle, c’est bien Sembène Ousmane. En lisant Les Bouts de bois de Dieu, on pense à Zola ; moins à  La Bête humaine qu'à Germinal."

Il tire son titre d'une vieille tradition africaine : par superstition on ne compte pas les personnes vivantes, tout comme on n’indique pas le nombre exact d’enfants que l’on a, afin d’éviter que les esprits malins abrégent leur vie. Ils sont désignés par l’euphémisme « les bouts de bois de Dieu », pour éloigner le mauvais sort.

Pour aller plus loin :
- la biographie d'Ousmane Sembène sur Wikipédia  : cliquer ici
- l'excellent blog Encres noires, spécialisé sur la littérarure africaine : cliquer ici

Merci à Chantal (Rebout) de nous avoir mis ce livre dans les valises à notre départ !!
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