La bibliothèque d'Amel


Une rencontre de Milan Kundera

A travers une série de textes, Milan Kundera évoque avec justesse les questions de l'exil, de l'identité, de la place de l'homme dans l'histoire. Avec toujours un souci de se détacher de toute compassion et de toute sensiblerie inutile pour aller au coeur de la complexité du coeur des hommes et des femmes.
"La seconde moitié du siècle a rendu tout le monde extrêmement sensible au destin des gens chassés de leur pays. Cette sensibilité compatissante a embrumé le problème de l'exil d'un moralisme larmoyant et a occulté le caractère concret de la vie de l'exilé qui a souvent su transformer son bannissement en un départ libérateur. Sinon, comment comprendre le fait apparemment choquant qu'après la fin du communisme presque aucun des grands artistes émigrés ne s'est dépêché de rentrer au pays ?"



L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation de Georges Perec

"Ayant mûrement réfléchi ayant pris votre courage à deux mains vous vous décidez à aller trouver votre chef de service pour lui demander une augmentation vous allez donc trouver votre chef de service disons pour simplifier car il faut toujours simplifier qu'il s'appelle monsieur Xavier c'est-à-dire monsieur ou plutôt mr x donc vous allez trouver mr x là de deux choses l'une ou bien mr x est dans son bureau ou bien mr x n'est pas dans son bureau si mr x était dans son bureau il n'y aurait apparemment pas de problème mais évidemment mr x n'est pas dans son bureau vous n'avez donc guère qu'une chose à faire guetter dans le couloir son retour ou son arrivée mais supposons non pas qu'il arrive..."
A travers un texte décapant, Georges Perec, co-fondateur de l'OULIPO (Ouvroir de Littérature Potentiel) explore une à une les possibilités découlant d'un organigramme aussi improbable que décapant détaillant les multiples embûches pouvant empêcher une rencontre avec votre chef de service.


Le livre blanc sur le coton, sous la direction d'Eric Hazard


Les subventions que certains pays, notamment les Etats-Unis, consentent à leurs producteurs de coton concourent à la baisse des cours mondiaux du coton. Les pertes directes des pays producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest et du Centre, pays parmi les plus pauvres de la planète, dépassaient les 250 millions de dollars. Dans le même temps, 25 000 producteurs américains de coton recevaient plus de 2 milliards de dollars de subventions.
Le 16 mai 2003, quatre pays, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad saisissaient l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour trouver une solution durable à la crise cotonnière. L'incohérence de la situation - les producteurs ne parviennent plus à vivre de leur travail alors leur coton est le plus compétitif au monde - a valu un soutien politique et médiatique aussi important qu'inattendu aux pays africains. Autre fait rarissime, depuis Cancun, les institutions internationales se sont engagées à trouver des solutions idoines au dossier sur le coton. L'espoir de la mise en place de dynamiques nouvelles pour une meilleure prise en considération des questions africaines dans cette mondialisation.


Le Roi du Kahel de Tierno Monénembo

Au tout début des années 1880, Aimé Victor Olivier, que les Peuls appelleront Yémé et qui deviendra le vicomte de Sanderval, fonde le projet de conquérir à titre personnel le Fouta-Djalon et d’y faire passer une ligne de chemin de fer.
On a presque tout oublié de lui aujourd’hui: il fut pourtant un précurseur de la colonisation de l’Afrique de l’ouest et ses aventures faisaient le régal des gazettes de l’époque. Au cours de ses cinq voyages successifs, Sanderval parvient à gagner la confiance de l’almâmi, le chef suprême de ce royaume théocratique qu’était le pays peul, qui lui donne le plateau de Kahel et l’autorise à battre monnaie à son effigie.
De ce personnage haut en couleur, Tierno Monénembo nous offre une foisonnante biographie romancée. L’épopée solitaire d’un homme, Olivier de Sanderval, qui voulut se tailler un royaume au nez et à la barbe de l’administration française… et des Anglais.


Chants d'ombres de Léopold Sédar Senghor

Symbole majeur de la francophonie en Afrique, Léopold Sédar Senghor fait d'abord ses études au Sénégal, puis en France, où il est reçu à l'agrégation de grammaire en 1935 et commence à enseigner à Tours. Héros de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé en 1939, fait prisonnier dès juin 1940 puis réformé pour maladie deux ans plus tard. Il entre alors dans la Résistance.
Il devient député du Sénégal en 1946 puis occupe diverses fonctions au Conseil de l'Europe, à l'Unesco et à l'ONU. En France, il est secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil dans le cabinet d'Edgar Faure, puis ministre-conseiller du gouvernement de la République française. Dans sa patrie de naissance, le Sénégal, il devient maire de Thiès en 1956 avant d'être élu premier président du Sénégal en 1960, poste qu'il occupera jusqu'en 1980.
Côté lettres, il est l'auteur de nombreux ouvrages de poésie et d'essais. Il est d'ailleurs primé à maintes reprises et reçoit notamment la médaille d'or de la langue française. Docteur honoris causa de trente-sept universités, Léopold Sédar Senghor est élu à l'Académie française en 1983.

La bataille des idées : ses ultimes combats - Hommages à Jacques Bugnicourt

Jacques Bugnicourt est un homme politique socialiste français passionné de l´Afrique où il a passé la quasi-totalité de sa carrière. Né d'une famille rurale, très tôt engagé dans les activités anticolonialistes, et proche de Michel Rocard, il entraine les jeunesses socialistes dans le refus de la guerre d'Algérie, appuie la scission d'avec la SFIO et participe à la création du PSU. D'abord chargé en Algérie de la réforme agraire et de l'aménagement du territoire, il est ensuite appelé en 1961 à Dakar pour lancer la réforme de l'aménagement du territoire.

Directeur et professeur dans différents établissements supérieurs d'Aménagement du Territoire, il participe activement, en 1972 à la création de l´association internationale à but non lucratif Enda Tiers-Monde basée à Dakar. Il n'aura alors de cesse de défendre les intérêts des deshérités, sur tous les continents, en s'appuyant sur des expériences et initiatives locales, car seule une société civile active, avec de vraies perspectives, peut être en mesure de trouver des alternatives à l'économie "informelle". Jacques Bugnicourt est mort le 19 avril 2002 à l’âge de 72 ans.


Contes et Mythes du Sénégal


Voici des contes pour les jeunes. Et aussi pour les moins jeunes.
Des contes à lire, à redire et à discuter. Et aussi des contes à rire. Voici les personnages les plus connus du « coin du feu » au Sénégal : Samba Seytane, Kumba am ndey, ak amul ndey, la fille capricieuse, etc.
Et voici des mythes pour rêver et pour réfléchir, pour consacrer et pour gouverner.







L'Afrique répond à sarkozy : Contre le discours de Dakar, sous la direction de Philippe Rey


Le 26 juillet 2007 à Dakar, lors de sa première visite en Afrique subsaharienne, Nicolas Sarkozy a profondément blessé les Africains. Ses paroles, émaillées de clichés racistes, ont été centrées sur un mythique homme africain, sur l'âme de l'Afrique ou sur la Renaissance africaine, dont il fait du reste une lecture bien suspecte. Rien sur le rôle réel de l'Europe et des institutions financières internationales dans l'appauvrissement de ce continent. Aucune allusion aux régimes "kleptocrates" et férocement dictatoriaux, soutenus par les différents gouvernements français depuis les "indépendances".
Voilà ce que dénonce cet ouvrage dont les auteurs, tous de prestigieux intellectuels, viennent de différents pays africains. Ils fournissent d'utiles rappels historiques, face au révisionnisme qui s'entête à réécrire sans pudeur l'histoire de la traite négrière et de la colonisation. Mais l'intérêt de ce livre majeur dépasse le cadre d'une simple réponse à Nicolas Sarkozy : il décrit sans concession les véritables défis qui interpellent l'Afrique d'aujourd'hui et de demain, et l'appelle avec confiance à trouver, par elle-même, les moyens de les relever.

Une si longue lettre de Mariama Bâ

Une si longue lettre de la Sénégalaise Mariama Bâ, paru en 1979, reste un classique.
Ramatoulaye Fall vient de perdre son mari et écrit à sa meilleure amie, Aïssatou Bâ. Au-delà des souvenirs évoqués, c’est un tableau vivant et terriblement juste de la femme africaine qui se dessine entre les lignes de la romancière. Elle insiste sur le rôle " multidimensionnel " de la femme au foyer qui enfante, nourrit, exécute ou supervise les tâches domestiques. Mais elle décrit surtout l’univers souvent tragique de la polygamie.

L’écho important qu’a rapidement rencontré ce roman épistolaire (il sera traduit en vingt langues) tient au fait que Mariama Bâ ose y aborder des sujets tabous. Elle y parle du système des castes au Sénégal, de la remise en question de la cellule familiale par les jeunes générations et de l’éducation sexuelle à prodiguer à ses enfants. Mariama Bâ reste comme l’une des premières femmes africaines à avoir défendu la littérature sénégalaise, pour ne pas dire africaine, dans le monde.

 

Les bouts de bois de Dieu d'Ousmane Sembene

 

Le 10 octobre 1947, les 20 000 cheminots de la ligne Dakar-Bamako, qui s'appellent entre eux "les bouts de bois de Dieu", se mettent en grève. Après cinq mois de conflit, ils parviennent à faire plier la direction et obtiennent gain de cause. Cet affrontement très dur marque un tournant profond dans les relations entre la population et l'administration coloniale. Mais il représente surtout une terrible épreuve pour les grévistes et leur famille.

D'Ibrahima Bakayoko, le sage et charismatique leader du mouvement, à Ramatoulaye, Mame Sofi et toutes les femmes de Dakar, chacun affronte la répression et la faim, les dissenssions et les doutes, pour faire enfin triompher la solidarité.


 

  La Salamandre de Jean-Christophe Rufin


Catherine, dont la vie s'organisait autour du travail avec la haine des dimanches, le secours de la télévision, l'affection d'un chat et l'usage fréquent de somnifères, tourne le dos à la France pour s'installer au Brésil. Dépassant sa condition de touriste, elle quitte l'univers des agences de voyages pour celui des favelas. La violence avec laquelle les gens se traitent entre eux ne lui est alors plus épargnée.

Dans ce récit d'un parcours absolu, Jean-Christophe Rufin livre une tragédie moderne, où l'héroïne semble soudain obéir à une loi profonde qui la pousse à se détruire et à s'accomplir en même temps. À travers ce portrait d'une femme qui se perd et se découvre, l'auteur reprend aussi un thème qui lui est cher, celui de la rencontre entre les Occidentaux et leur tiers-monde fantasmé. Loin de la vitrine exotique et du mythe révolutionnaire, il va au-delà de la vision idéalisée, tout au moins " idéologisée ", du tiers-monde, vers un monde ambivalent, fait à la fois de richesse et de violence, repoussant et attirant.


La vie en spirale d'Abasse Ndione


La vie en spirale raconte l'histoire de cinq gars d'une vingtaine d'années, isolés dans un village, Sambay, situé à une heure de Dakar. Ils ne cessent de s'adonner au yamba (herbe) tranquillement, mais régulièrement. Jusqu'au moment où ils se retrouvent en rupture de marchandise.

Le spectre des jours sombres se profile alors à l'horizon et Amuyaakar Ndooy décide de devenir sipikat (trafiquant de cannabis) afin d'éviter ces problèmes de stocks et pouvoir développer (fumer) à sa guise. Le trafic ira grandissant au fil des pages, entraînant les personnages dans des dangers qu'ils n'auraient pas soupçonnés.

 

 

 



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